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«Voir l’invisible. L’Art Brut et l’au-delà» – Les paysages corporels de GUO Fengyi

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Dans le cadre de cette exposition temporaire, les grandes peintures de la créatrice de Xi’an, GUO Fengyi, se déploient au Musée international de la Réforme (Cour de Saint-Pierre 10, Genève). L’exposition organisée par Lucienne PEIRY, «Voir l’invisible. L’Art Brut et l’au-delà», présente des créateurs et créatrices qui se sentent reliés à des forces supérieures qui les inspirent. GUO Fengyi (1942-2020) est à l’honneur et suscite l’intérêt du public.
Pour soulager ses souffrances articulaires, GUO Fengyi se met au qigong, une branche de la médecine chinoise fondée sur le travail du souffle et de l’énergie physique et mentale. Cette pratique déclenche en elle des visions qu’elle déploie sur le verso de pages de calendriers périmés. Le qigong et le dessin sont pour elle intimement unis.
Par la suite, figures chinoises de l’histoire et de la mythologie, divinités, créatures imaginaires ou autoportraits se déclinent dans la verticalité, sur de longs rouleaux de papier où se révèle une cartographie personnelle du corps. Comme dans un rituel, GUO se met d’abord dans un état de concentration et de disponibilité, repère le milieu de son support et y inscrit quelques caractères chinois indiquant le sujet qu’elle convoque. Des visions lui apparaissent et la composition, explique-t-elle, prend corps sans qu’elle ne la maîtrise; les formes se manifestent au fur et à mesure de leur réalisation. GUO peint dans la hâte, sans repentir. À ses dires, l’œuvre survient, indépendamment de sa volonté. Des silhouettes majestueuses et symétriques, au corps allongé, voient le jour grâce à d’innombrables coups de pinceau, tracés à l’encre, qui se juxtaposent et se superposent, provoquant de légères vibrations optiques.
GUO se dit inspirée par Bouddha, puis précise «le message vient du ciel», renonçant à se présenter comme l’unique auteure de sa production.
Née à Xi’an, en Chine, GUO connaît les bouleversements qui ébranlent son pays pendant son enfance et sa jeunesse. Elle obtient son baccalauréat mais doit renoncer aux études. Elle se marie et met au monde quatre enfants. Engagée comme ouvrière dans une usine, elle est contrainte de cesser cette activité à cause de crises d’arthrite aiguë. Elle se met à pratiquer intensément le qigong et commence à dessiner à 47 ans, activité qu’elle exerce pendant 20 ans, jusqu’à sa mort.
Pour référence: www.notesartbrut.ch

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