On fait remonter l'école des serres de l'aigle au général Yu Fei de la dynastie des Song (960-1279), tout comme le style du cour et de la pensée des six harmonies
(xin yin liu he quan).
Le style de l'aigle était alors appelé Yue shi san shou, ou les techniques de combat de la famille Yue. Mais nous ne sommes pas certains quant à l'exactitude de ces faits, et la seule chose dont nous sommes
assurés est que le système passa aux mains des moines bouddhistes qui perpétuèrent la tradition à travers les siècles.
La boxe des serres de l'aigle sortit de l'ombre avec les bonzes Fa Cheng et Dao Ji qui transmirent le système à un fameux pratiquant de
Fan zi quan (boxe des poings retournés) nommé Liu Shijun.
Liu était versé dans les arts de combats depuis son jeune âge et menait une vie très pauvre en vendant du vieux tabac pour manger.
Un jour qu'il pratiquait l'art du poing, il fut remarqué par le bonze Fa Cheng qui passait par là.
Fa Cheng l'observa un moment, puis il dit à Liu que son style était bon pour entretenir la santé, mais pas pour combattre.
Liu passa à l'attaque, mais il fut vite immobilisé au sol par Fa Cheng qui lui fit une clef du système de l'aigle.
Liu Shijun devint le disciple du moine et s'entraîna durement à la boxe des serres de l'aigle.
Il devint très connu pour son habileté à la pratique du wushu et pour la sévérité de son enseignement. Si un élève voulait apprendre une technique auprès de lui, il lui administrait un coup et disait ensuite au disciple de retourner chez lui et de méditer sur cette
technique; on disait de lui que sa maison avait le sol troué des chutes de ses élèves.
Liu Shijun eût beaucoup d'élèves fameux, tels Liu Dekuan, Liu Xuezheng et Liu Chengyou.
A Liu Chengyou, il enseigna le style sous le nom de Yingzhao fan zi quan, ou la boxe des serres de l'aigle et des poings retournés, puisqu'il combina ces deux écoles en une.
Le meilleur élève de Liu Chengyou fut Chen Zizheng (1878-1933), que l'on nomma le roi des serres de l'aigle. Il fut connu pour ses engagements en combat et remporta de nombreuses victoires à Shanghai, contre des lutteurs et des boxeurs occidentaux et
japonais lors de combats publics à main nue organisés, appelés
leitai.
Chen Zizheng arrangea le système et créa 10 formes de bases shi lu xin quan dans l'apprentissage de la boxe des serres de l'aigle, et c'est lui qui propagea le style à travers toute la Chine.
Il eut de nombreux disciples, dont les principaux furent Sun Xin, Chen Guoqin, Liu Fameng et Guo Chengyou.
Liu Fameng participa à la propagation du style à Hongkong (Xianggang), puis aux Etats-Unis, avec sa fille Liu Lili.
Quant à Guo Chengyou, de la province du nord de la Chine, en Mandchourie
(Heilongjiang), il se voua totalement aux arts de combat; il s'entraînait si dur qu'on le surnommait
Guo fengzi ou Guo le fou.
Guo Chengyou eût deux fils, Guo Xiangya et Guo Xianghe qui propagèrent fidèlement le système de Chen Zizheng.
Guo Xianhe, docteur osthéopathe de la Faculté de médecine de Beijing contribua à la survie de la boxe des serres de l'aigle en enseignant ouvertement le style.
Il est représenté actuellement, en Grèce, par Panagiotis Dervendis (Ta Kisi), 3ème descendant de la boxe des serres de l'aigle.
maître Chen Zizheng (assis)
et la famille Guo
Ce système très complet et très efficace met l'accent sur les saisies avec les mains dans l'imitation de la forme des serres de l'aigle
(tiao-zhua-luo). Le but et de saisir pour frapper, et lors de la saisie, on attaque les centres nerveux, on déplace les os, les tendons ou l'on casse les articulations
(fen jin cuo gu) du corps humain.
C'est un système riche et rapidement effectif pour le combat, et s'il se travaille en style externe au début
(waijia), il doit rejoindre les styles internes à un niveau élevé pour devenir un style interne et externe à la fois
(neiwaiheyi), d'après Guo Chengyou.
Descriptif du système
A) Shi lu xin quan - les dix formes de bases
B) 50 lu lian quan - les 50 techniques de combat
C) Luo han quan - la forme des gardes du bouddha
D) Ba bu zhui - les huit pas qui suivent
E) Ba mian zhui - les huit côtés qui suivent
F) Duan hong jian - l'épée qui perce l'arc en ciel
G) Quan gong - exercices internes
H) wai gong - exercices externes
L'auteur et la famille de Guo Xianghe
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